« Escalade de la violence », mais pourquoi est-il si difficile de communiquer ?

Nous sommes régulièrement témoin, direct ou indirect, de situation de violence, souvent provoquées à la suite d’un problème de communication. Pourquoi n’arrivons-nous pas à nous comprendre ? Et si les désaccords sur le « fond », n’étaient en fait, que des désaccords sur la forme et la façon de communiquer ?

Le cerveau : allié ou ennemi de la communication ?

Lorsque que nous communiquons, il est important de dissocier deux éléments : le fond du message et la forme.

Le fond correspond à l’opinion que nous avons sur un sujet, l’intention, la demande.

La forme correspond aux mots utilisées (verbale), au rythme de la parole et à l’intonation (le paraverbale), et la posture (non-verbale)

Il faut savoir que la forme de notre message est « réceptionnée » par notre interlocuteur par tous ces sens (vue, oui, odorat, touché). La forme du message passe ensuite par différents filtres du cerveau, qui modifient le sens. A la manière d’un tamis, ces filtres retiennent ou laissent passer les mots pour être ensuite analysés et interprétés par le cerveau.

Le cerveau, ne nous permet donc pas de percevoir tout ce que votre interlocuteur souhaite nous dire, et inversement. Il peut donc nous jouer des tours et être à l’origine d’incompréhensions.

Il existe deux types de filtres : les filtres de perceptions et les filtres linguistiques.

Les filtres de perceptions

Les filtres de perception représentent la sensibilité de la personne au monde, fonction de son histoire de vie, de sa culture (culture du pays de naissance, culture familiale), et de ses croyances (vérités établies suivant les principes d’éducation, les expériences de vie ou l’influence d’une personne référente pour la personne).

Votre interlocuteur, par exemple, comprendra plus facilement votre message si vous avez les mêmes références (lieu de naissance, milieu social, passions, etc.)

Néanmoins, ses expériences de vie et ses croyances vont fabriquer des « lunettes » à travers lesquelles il va interpréter la réalité à sa façon.  En PNL (Programmation Neuro-Linguistique), nous utilisons l’expression : « la carte n’est pas le territoire ». C’est-à-dire que nos cartes personnelles, ne reflètent pas toujours la réalité du terrain. Mais la réalité avec NOTRE vision du terrain.

Il existe un deuxième filtre qui vient fausser notre interprétation d’un message.

Les filtres linguistiques

Les filtres linguistiques sont de trois types :

  • La généralisation : c’est un processus qui permet de transposer un savoir, des compétences dans un environnement différent. Il permet l’apprentissage et l’efficacité du cerveau. Par exemple, vous avez appris à marcher vers 2 ans, et aujourd’hui, vous savez toujours faire fonctionner vos jambes sur tout type de terrain. Malheureusement, ce processus transpose également nos opinions et nos jugements en faisant ce qu’on appelle couramment des « raccourcis ». Nous généralisons nos jugements sur une situation ou une personne alors que chaque moment est différent. Vous pouvez reconnaitre ces généralisations quand vous entendez les mots « toujours » et « jamais » ;
  • La sélection : c’est un processus qui permet de faciliter le traitement de l’information en évitant la saturation. Parmi toutes les informations que le cerveau reçoit grâce aux 5 sens (vue, oui, odorat, touché, goût), il en sélectionne seulement certaines en fonction de ses « prédisposition » (physiologiques et psychologiques). Attention, cela veut également dire qu’il laisse de côté des informations ! Votre interlocuteur risque donc de ne prendre en compte que certains éléments que vous lui apportez.
  • La distorsion : c’est un processus qui permet de faire des liens et des associations. Il facilite le processus de créativité et d’innovation. Par exemple, c’est ce qui nous permet de comprendre un message à l’aide de symboles. Ces liens sont influencés par notre histoire de vie et notre construction psychique. Il est donc très courant que face à une même situation, deux personnes fassent des « liens » très différents. C’est souvent l’origine d’incompréhension.

Ces filtres se retrouvent également dans les biais cognitifs.

Après tous ces filtres, vous commencez à comprendre que la demande que vous formulez est bien transformée quand elle arrive à l’étape d’analyse du côté de votre interlocuteur.

Finalement, la communication c’est comme une recette de cuisine.  En donnant 3 ingrédients simples (une demande) mon interlocuteur peut en faire des recettes différentes ! Et la recette réalisée ne sera pas forcément celle que nous aimons !

Alors comment être sûr de se faire comprendre et de comprendre l’autre ?

Réussir à transmettre une demande, c’est avant tout être attentif·ve à ses propres filtres. C’est également reconnaitre les filtres de l’interlocuteur pour les déjouer et ainsi parler le même langage.

Mes 3 conseils pour y arriver :

  • Faites un pont entre vos deux planètes !

    Gardez à l’esprit que l’autre est sur une « autre planète » ou un autre « territoire » avec ses codes, ses expériences de vie, ses croyances et ses filtres. Prenez le temps d’expliquer votre monde et soyez curieux·euse de son monde et de ses références. N’hésitez pas à lui poser des questions !

    • Ecoutez vous et écoutez l’autre !

    Développez votre écoute et soyez « présent·e » quand vous communiquez. Tout comme votre interlocuteur, vous envoyez des indices sur votre perception du monde à travers votre langage verbale et non verbale. Alors soyez aligné·e avec vos valeurs et sachez « déposer » vos émotions avant de communiquez votre demande. Un « oui » alors que vous pensez « non » est toujours inconsciemment perçu !

    • Donnez le plus d’information possible pour clarifier votre demande !

    Soyez précis dans votre demande, et si besoin faites clarifier la demande de votre interlocuteur. L’autre ne peut pas comprendre ce qu’il n’entend pas. Il est donc primordial de donner toutes les informations nécessaires pour expliquer votre demande, parfois même en expliquant le cheminement de votre pensée et vos intentions.  Cela permettra à votre interlocuteur de mieux cerner votre demande et de vous « rejoindre sur votre planète » !

    Pour conclure, la communication n’est pas chose facile et quand on y pense, il est presque miraculeux que l’on arrive à discuter et vivre ensemble.

    Alors pour aider un peu ce miracle, prenez le temps de bien communiquer quand vous avez quelque chose d’important à dire !

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