Syndrome de l’imposteur ? Apprenez à vous jouer de lui ! !  

Le syndrome de l’imposteur peut être ressenti par beaucoup d’entre nous, indépendamment de notre niveau de réussite. Sources d’anxiété, de manque de confiance en soi, et parfois même de dépression, ce syndrome a de quoi dérouter.

« Je fais des choses mais ce n’est rien d’exceptionnel », « je n’ai pas plus de connaissance que les autres », «je ne suis pas expert du sujet donc je ne vais pas donner mon avis » Autant de petites phrases que vous avez entendu ou peut-être même dites. Autant de phrases qui nous limitent et nous empêchent de faire.

Interview : Emilie, photographe, en proie au syndrome de l’imposteur

« Oui, il m’arrive d’avoir ce sentiment. C’est souvent quand j’envoie le rendu des photos à mes clients, après un shooting. Les phrases viennent alors en boucle « est-ce que ça va lui plaire ? est-ce que c’est assez ? et si je n’avais pas fait mon job pour de vrai ? » A ce moment-là, je ne me sens pas légitime. En plus comme je suis autodidacte, je doute encore plus. J’ai peur qu’on se rende compte que je n’ai pas de diplôme et qu’on pense que je ne sais pas faire mon travail. J’ai aussi cette impression que si je prends du plaisir à faire mon travail, alors ce n’est pas vraiment du travail. Comme s’il fallait que ça soit forcément dure pour mériter la réussite. Et si je m’éclate, c’est que ce n’est pas du travail. »

Ce qu’est le syndrome de l’imposteur

Description

Comme Emilie, les personnes ayant le syndrome de l’imposteur ont l’impression de ne pas mériter ce qui leur arrive. C’est la sensation que nous ne sommes pas légitime et que les gens nous prêtent des qualités ou des compétences que nous n’avons pas.

Ce fonctionnement est mis en lumière par deux psychologues américaines à la fin des années 70, Pauline Rose Clance et Suzanne Imes. Elles remarquent que les gens victimes de ce syndrome ont l’impression de ne pas être à l’origine de leur succès ou de leur performance. Ces personnes attribuent leurs réussites à la chance ou au hasard. Ils n’arrivent pas à considérer correctement leur talent, leur intelligence ou leur savoir-être.

Le syndrome de l’imposteur n’est ni un trouble mental, ni une maladie. Il se rapproche plus du manque d’estime de soi et de confiance en soi. Il est d’ailleurs plus juste de parler de phénomène de l’imposteur, plutôt que de syndrome.

Nous pouvons ressentir cette sensation au travail mais également dans notre vie personnelle, dès lors que nous avons l’impression que l’autre va émettre un jugement sur nous.

Les effets du phénomène de l’imposteur

Le phénomène de l’imposteur se traduit souvent par un doute sur les compétences et un réflexe de comparaison permanent. Ainsi, l’autre est forcément « meilleur » que moi et si jamais je fais quelque chose de bien, c’est forcément le fruit du hasard ou d’un malentendu (circonstances, aléas favorables, autres contributeurs)

Nous pouvons également ressentir une peur viscérale de l’échec (même mineur), car elle signifierait la révélation de notre incompétence supposée.

De plus, comme nous développons une stratégie pour ne pas être « démasqué », nous préférons souvent rester dans l’ombre, en évitant de nous exposer au regard de l’autre. Dans la sphère personnelle ou professionnelle, nous pouvons ainsi éviter de prendre des risques, éviter de donner notre avis ou même éviter de prendre des responsabilités. Ou pire, dire à l’autre ce qu’il veut entendre, même si c’est incohérent avec ce que nous pensons vraiment !

Globalement, nous avons une sensation d’insécurité injustifiée, avec souvent de l’inquiétude ou de l’anxiété. Ce sentiment génère un manque de confiance en soi, d’estime de soi, qui peut accentuer le phénomène de l’imposteur et renforcer le cercle vicieux, pouvant aller jusqu’à l’anxiété sociale et la dépression.

Origines possibles du syndrome de l’imposteur

Le phénomène de l’imposteur est la combinaison de plusieurs facteurs.

Origine sociale, genre et éducation

La façon nous avons été éduqué joue beaucoup sur notre capacité à avoir confiance en nous ou au contraire se sentir dévalorisé. Ainsi, deux éléments venant de notre éducation, peuvent avoir un impact important sur la sensation d’être un imposteur :  

  • Education et classe sociale (ou minorité) : Les personnes ayant un sentiment d’infériorité, parce qu’ayant bénéficié de l’ascenseur social ou venant de minorités, peuvent douter de leurs compétences. Les phrases du type : « faire de la musique c’est pour les riches », « dans la famille, personne n’a jamais fait de longues études », « ce n’est pas un métier », « ce métier n’est pas pour nous » sont autant de limites que nous intégrons dès l’enfance.
  • Education et genre : Il est reconnu aujourd’hui que les parents n’éduquent pas les filles et les garçons de la même façon et que les stéréotypes de genre sont très présents à l’école. Que ce soit par le regard des parents ou celui de la société, les garçons sont davantage poussés vers le développement de leurs compétences, la réussite, la performance alors que les filles sont plutôt récompensées quand elles restent à leur place et quand elles ne prennent pas de risque. Il est donc logique qu’une jeune fille qui décide de sortir des sentiers battus, garde en elle le doute d’être compétente et légitime.

La compétition dans notre environnement social et professionnel

Qu’il soit social ou professionnel, notre environnement valorise de plus en plus la réussite individuelle plutôt que collective. Cette comparaison permanente (via les réseaux sociaux ou le système de performance au travail) peut nous faire perdre confiance en nous et nous faire douter de nos compétences. Et quand la réussite est au rdv, nous pensons facilement qu’elle n’est pas de notre fait. Ce phénomène est d’autant plus important dans un environnement professionnel non « normé », comme en freelance. En effet, comme nous avons l’habitude de nous comparer aux autres, le freelance doit se créer son propre « référentiel » de comparaison, sa norme. Ce référentiel est créé à partir de ce qui nous entoure, c’est-à-dire des images de gens qui réussissent facilement (véritables histoires ou fausses informations ?). Nous nous mettons alors des critères de succès complexes et parfois même inatteignables.

Nos croyances sur soi et la vie

Notre vision de soi, des autres et du monde est fait à travers nos croyances. Ces croyances sont des vérités que nous avons sur le fonctionnement des choses, nos capacités et parfois même notre identité. Certaines de ces croyances sont dites aidantes quand elles nous donnent le courage de se mettre en action, alors que d’autres peuvent nous empêcher de faire. Elles sont appelées croyances limitantes. Le phénomène de l’imposteur se nourrit de ses croyances limitantes. Par exemple : « il faut avoir un diplôme pour être légitime dans mon métier », « je ne sais pas parler en public », « je suis nulle en math », «il faut être expert du domaine pour donner son avis ». Plus nous avons de croyances limitantes sur nos capacités et qui nous sommes, plus le syndrome d’imposteur a de chance de se développer.

Vivre avec, c’est possible !

Ce sentiment d’imposteur est courant et n’est pas le reflet de la réalité. Il est donc important d’observer les moments où se sentiment est présent pour pouvoir le questionner et s’en libérer !

  • La confiance en soi au cœur du débat ! Il est important de cultiver la confiance en soi et de nourrir nos valeurs qui nous portent. Un moyen efficace pour reprendre confiance est de lister toutes nos belles réussites et d’apprendre à célébrer les prochains succès (même petits !) Cela fera l’effet d’un ancrage positif, à utiliser sans modération !  Il est également important d’être dans l’instant présent. C’est-à-dire qu’il nous faut réussir à stopper les ruminations négatives (« je n’y arriverai pas ») ou les remplacer par des pensées plus neutres (« je suis curieuse de voir comment cela va se passer »)
  • Acceptons notre procrastination et écoutons là ! Généralement, nous procrastinons des actions qui ne sont pas agréables, qui ne sont pas bien définies ou même à risque pour nous (risque de mal faire, risque de se sentir rabaissé, etc.) Bref, nous avons parfois de très bonnes raisons d’attendre avant de nous mettre en action. Pour nous aider, il est important de définir ce qui nous bloque et de se fixer des objectifs clairs, atteignables, réalistes et qui ne dépendent que de nous. Ils seront tout de suite plus accessibles…et moins risqués !
  • Acceptons nos peurs et trouvons de quoi les apaiser ! Il est toujours intéressant d’écouter la peur qui se cache dernière le phénomène de l’imposteur. Tentons d’y répondre de façon objective en observant le désir profond derrière la peur. Par exemple : « je ne veux pas prendre de responsabilité parce qu’on va voir que je ne sais pas faire » => désir : « je veux qu’on me reconnaisse comme une personne compétente / fiable / professionnelle » => maintenant que puis-je faire pour montrer ça de moi ?

En conclusion

Vous l’avez compris, ressentir le syndrome de l’imposteur n’est pas une fatalité. Pour désamorcer ce sentiment, osez en parler à des personnes de confiance qui connaissent vos compétences. De plus, n’hésitez pas à demander à ces personnes des retours sur vos projets ou vos réalisations. Ils vous aideront ainsi à porter un regard plus juste et objectif sur votre travail. Enfin, soyez convaincu que vous avez pleins de ressources en vous et que si le résultat n’est pas à la hauteur de vos attentes, vous pouvez toujours vous améliorer !

Et si malgré tout ça, votre imposteur toc encore à votre porte, n’hésitez pas à me contacter pour en parler !

Claire PERSON – Psychopraticienne PNL / Thérapies Brèves

06.59.95.24.02 – pnl.accompagnement@gmail.com

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